| (Ancien Directeur général du BRGM 1975 – 1984) |
| Ancien Directeur des Recherches et Développements Miniers |
| Je connaissais Paul-Henri Bourrelier de très longue date, puisque nous nous sommes rencontrés pour la première fois début octobre 1955, à notre entrée à l’Ecole des Mines de Paris. |
| Notre formation y a duré trois années, qui se sont terminées pour Paul-Henri, deux autres camarades et moi-même par un très intéressant et instructif voyage professionnel et touristique de deux mois dans les pays de l’Est Européen (Yougoslavie, Pologne et Tchécoslovaquie). |
| Puis nos parcours se sont évidemment séparés, mais j’ai retrouvé Paul-Henri fin 1975, lorsqu’il a été nommé Directeur Général du BRGM. |
| Les années qu’il a passées au BRGM ont été marquées par de profondes transformations, dont la plupart ont été initiées par lui ou soutenues par lui. Pour obtenir l’accord de nos autorités de tutelle, Paul-Henri a su utiliser, avec prudence et délicatesse, les relations qu’il avait nouées avec le Ministère de l’Industrie dans des fonctions antérieures. |
| C’est ainsi qu’en 1976 il a été l’initiateur, ou l’initiateur principal, de l’achat par le BRGM, à la famille Patino (roi de l’étain en Bolivie) de 90 % des riches gisements de nickel de Poum-Tiebaghi dans le Nord de la Nouvelle Calédonie ; cet achat de la société Cofremmi avait été possible grâce aux fonds générés par la nationalisation de Miferma (mine de fer en Mauritanie dans laquelle le BRGM avait, à la suite de son ancêtre, le Bureau Minier de la France d’Outre-Mer, une importante participation). |
| Puis, toujours à l’initiative de Paul-Henri, le BRGM a fait entrer dans Cofremmi, en 1978, à hauteur de 49 % une importante société américaine, AMAX, gros producteur, entre autres, de molybdène. L’objectif était que cette société Cofremmi dont la direction avait été entre-temps restructurée (avec Edouard Balladur comme Président et moi-même comme Directeur Général) mette sur pied une production industrielle de nickel et cobalt basée sur un procédé nouveau apporté par Amax ; mais pour diverses raisons, notamment dégradation des conditions économiques, puis troubles en Nouvelle Calédonie, ce projet n’a pas vu le jour. Puis, plusieurs années après, le BRGM a été contraint par le Gouvernement de vendre, à un prix très modeste, ces riches gisements à la Société le Nickel, laquelle avait été contrainte de vendre ses importants gisements de Koniambo à la Province Nord (à noter, pour l’histoire, que ces gisements de Koniambo ont donné lieu à la construction d’un grand complexe de production de ferronickel, qui a mal fonctionné pendant plusieurs années, puis vient d’être fermé). |
| Mais Paul-Henri, même si ces affaires nickel ont été importantes pour le BRGM, a agi dans d’autre domaines. |
| C’est ainsi qu’il a réussi à convaincre nos autorités de tutelle de nous autoriser à filialiser certaines activités avec un objectif de meilleures gestion et efficacité. |
| Une filialisation importante a été celle, décidée en 1978, des activités d’exploitation minière du BRGM. Jusque-là, ces activités d’exploitation, héritées pour la plupart de l’ancien BUMIFOM, étaient gérées directement par le BRGM. Paul-Henri a réussi, avec l’aide de Pierre Boisson, décédé en 2023, à mettre sur pied la société Coframines, dans laquelle sont entrés en position minoritaire (environ 32% au total) plusieurs partenaires « prestigieux », Total, BNP, Société Générale, Cogema). Cette société aurait pu avoir un bel avenir si plusieurs obstacles ne s’étaient pas dressés sur son chemin (faillite de Salsigne, rivalités de chapelle, mais surtout privatisation, dans des conditions pour le moins lamentables, de toutes les activités d’exploration et d’exploitation minières du BRGM en 1994). |
| Mais Paul-Henri ne s’est pas limité à agir dans le domaine minier, qui était le mien. Il a aussi été à l’origine (de) ou contribué à certains développements ou réformes dans le domaine du Service Géologique National ; certains anciens de ce secteur pourraient sans doute en parler. |
| Paul-Henri était un homme très intéressant, agréable, courtois et cultivé, qui gagnait à être connu ; il est dommage qu’il n’ait pas adhéré à notre Amicale, car cela nous aurait sans doute permis de le revoir plus fréquemment. Dans sa retraite, il s’est intéressé à beaucoup de choses, notamment à la littérature, et en particulier à la Revue Blanche, fondée par le grand-père de son épouse. |
| Paul-Henri nous a quittés le 15 septembre 2024. |
| Ayons aussi une pensée pour son épouse Brigitte qui était une personne très active, et ce dans des domaines variés ; après avoir été professeur agrégée dans l’Education Nationale, elle s’est beaucoup intéressée, lors de sa retraite, à la Fédération Française de Randonnée, où elle a eu des fonctions importantes ; et c’est ainsi que, sur le tard, nous avons fait avec Paul-Henri et Brigitte deux randonnées de plusieurs jours en 2005 et 2006 dans le Massif Central et sur la côte Vermeille. |
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